de Marco Baliani
traduit de l’italien par Olivier Favier et Federica Martucci avec le soutien de la Maison Antoine Vitez
mise en scène Julien Kosellek
interprétation Laurent Joly
Administration – production Manon Sarrailh et Gaspard Vandromme
Spectacle tout-terrain
durée – 55 min (suivi d’un échange)
à partir de 15 ans
création juin 2022 à L’école Auvray-Nauroy
ANATOMIE D’UNE VIOLENCE POLICIÈRE
Comment un simple contrôle d’identité tourne t’il au passage à tabac ?
La Mauvaise Nuit décrypte la rencontre tragique d’une patrouille de police et de Tano, un être sans défense qui promène son chien un peu plus tard que d’habitude.
La pièce ne se résume pas à l’exposé d’un évènement ; elle se faufile dans la mécanique de la brutalité et de la haine, et éclaire le processus de désignation du bouc-émissaire ; grâce à de continuels changements de perception, le texte nous fait entrer et sortir de la tête et des corps des différents protagonistes.
Marco Baliani, figure indiscutable du théâtre de narration, nous plonge dans les origines de la violence individuelle et collective.
L’acteur Laurent Joly s’empare de cette partition kaléidoscopique : alternant récit et incarnation, il nous guide dans l’anatomie d’une violence policière.
production estrarre
co-production Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry
soutiens Région Île-de-France, Département du Val-de-Marne, La Fondation Jan Michalski, L’Ecole Auvray-Nauroy
estrarre est en résidence de création de 2022 à 2025 au Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry
estrarre est conventionné par le département du Val-de-Marne au titre de l’aide au développement
le 30 novembre 2024, Salle du Citoyen de Lognes (77)
du 18 au 20 février 2025, hors les murs en partenariat avec l’Artchipel – Scène nationale de la Guadeloupe (Basse-Terre)
Centre de vacances CCAS en Savoie, Isère et Hautes-Alpes – La Mosaïque – Vitry-sur-Seine (94), La Touline – Azay-sur-Cher (37), Centre de rééducation fonctionnelle – Villiers sur Marne (94), Théâtre de l’Arlequin – Morsang sur Orge (91), Lycée Camille Claudel – Vitry (94), Centres CCAS de Bretagne, Atelier de l’Usine de Technochimie – Ivry (94), Théâtre El Duende – Ivry – (94), HEC – Jouy en Josas (78), Lycée Marie Curie – Versailles (78), CROUS de Versailles – Antony (78), Lycée Plaine de Neauphles – Trappes (78), Théâtre du Train Bleu – Avignon off 2022 – (84), Théâtre de la Reine Blanche – Paris (75), L’Ecole Auvray-Nauroy – Saint Denis (93).
J’ai tout de suite été saisi par La Mauvaise Nuit qui nous entraîne dans une spirale infernale sans manichéisme, et nous met face à tous les éléments qui gravitent autour d’un évènement ; à nous de faire les liens, et de créer les ponts avec ce que nous vivons, voyons, entendons
dans nos vies.
Cet évènement central est un contrôle de police qui tourne mal, et la mort de l’étrange Tano sous les coups de policiers incontrôlables.
Qui es-tu ?
Demande un des policiers à Tano.
Nous qui écoutons, nous savons – un peu – qui est Tano. Mais pour ces policiers, il est seulement un « autre », un différent, un pas-comme-eux.
La rencontre avec l’autre, avec l’étranger n’aura pas lieu ; elle est gangrénée par la peur de la différence, et conduira à la tragédie.
J’imagine cette Mauvaise Nuit comme une sorte d’enquête à la recherche d’une vérité impossible. L’acteur est tour à tour Tano, le narrateur, les policiers ; il donne à entendre l’évènement depuis les différents points de vue.
La reconstitution de cette tragédie malheureusement si actuelle se fait sans justification et sans pathos ; c’est un rituel s’adressant aux imaginaires du public.
J’ai voulu également, fort de notre expérience hors-les-murs avec Kohlhaas, que La Mauvaise Nuit puisse se jouer partout, pour tous.
Dans ce spectacle tout-terrain, notre travail se concentre sur l’excitation de l’ imaginaire, et non sur la représentation d’ images ; nous n’avons que peu de besoins techniques pour faire
théâtre.
Je suis surtout convaincu que cette histoire doit rencontrer celles et ceux qui font société, qu’ ils ou elles soient naturellement attiré.e.s par le théâtre ou non.
La Mauvaise Nuit dépose sur le plateau un récit
brûlant. Brûlant d’actualité malheureusement. Brûlant
d’humanité surtout. Ce récit ne laisse pas indifférent ; il provoque interrogations, émotions, échanges, discussions.
Julien Kosellek.